Projet de dépollution à Annecy | France | 2024

Assainissement des sols pollués

Contexte

Un fabricant international d'emballages métalliques pour l'industrie cosmétique a nettoyé son ancien site industriel avant de le vendre. À Annecy (Alpes françaises), un projet de décontamination a été mené selon une approche à faible empreinte carbone, rendue possible par l'utilisation temporaire de palplanches en acier. Dans de nombreux projets de décontamination, les sols sont excavés et transportés vers une installation de traitement hors site. Dans ce cas, cependant, le maître d'ouvrage a opté pour une méthode alternative qui évite de déplacer les sols. Ainsi, tout le transport de terre (environ 18 000 m³), qui aurait eu une incidence sur le trafic à Annecy et généré des émissions associées, a été évité. La méthode d'assainissement choisie pour le projet d'Annecy était la désorption thermique in situ (voir figure 3).

Au cours de ce processus, des puits thermiques ont été insérés dans le sol contaminé, qui a ensuite été chauffé à des températures comprises entre 90 °C et 550 °C, ce qui a permis d'éliminer les polluants par évaporation.

L'air vicié a été collecté et traité. Cette méthode vise principalement les composés organiques volatils (COV), mais peut être étendue à d'autres composés.

Exécution

Afin d'assurer un fonctionnement efficace et d'éviter toute incidence du traitement thermique (causée par la circulation) sur les eaux souterraines, la zone de traitement a été entourée d'un rideau de palplanches étanches. DFC Battage a installé 183 paires de palplanches GU 13N non agrafées, chacune d'une longueur de 7 mètres. Au total, 220 mètres ont été installés à l'aide d'une grue sur chenilles de 55 tonnes équipée d'une flèche en treillis. Afin d'éviter les vibrations susceptibles d'endommager les bâtiments voisins, un vibrofonceur à haute fréquence variable a été utilisé, plus précisément un PTC 23HFV. La couche supérieure du sol était généralement constituée d'un remblai argileux brun/gris, suivi d'une couche de sable argileux gris. Pour ce projet particulier, la méthode de désorption thermique in situ a été utilisée pour éliminer un solvant chimique (trichloroéthylène) du sol. L'ensemble du processus (y compris l'installation des palplanches et autres équipements, la phase d'assainissement du sol et l'extraction des palplanches) a duré environ 14 mois au total. Le même équipement a été utilisé pour l'installation et l'extraction des palplanches.

Réutilisation des palplanches

Le choix d'une solution à base de palplanches garantissait que le site resterait étanche après l'assainissement, ce qui est très important pour les possibilités de développement futur. ArcelorMittal a loué les palplanches GU 13N à DFC Battage. Après utilisation, les palplanches ont été renvoyées au stock de Messempré (Ardennes, département du Grand Est, France), où elles ont été préparées pour être réutilisées dans un autre projet. La préparation comprenait le nettoyage, la découpe de 20 à 30 cm à partir de la tête et la réparation de toute autre usure susceptible d'entraver la réutilisation. La réutilisation des palplanches réduit l'empreinte carbone globale de la solution.

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Par rapport à d'autres solutions techniques, les palplanches sont déjà bien intégrées dans le modèle d'économie circulaire (Produit en tant que service). Une fois fabriqués, les profilés peuvent être réutilisés plusieurs fois, ce qui signifie que leur empreinte carbone est répartie sur plusieurs projets.

La figure 1 présente l'analyse du cycle de vie (ACV) de l'ensemble des palplanches utilisées sur le site de réhabilitation. Les émissions totales associées aux 154 tonnes de palplanches s'élèvent à 215 t CO₂e. Pour les projets temporaires tels que celui de cette étude de cas, les émissions sont nettement inférieures, soit 43 t CO₂e.

L'ACV suppose cinq cycles d'utilisation avant le recyclage final et se base sur une déclaration environnementale de produit (EPD) spécifique au produit.

 

Étant donné que la majorité des émissions de CO₂e d'un projet d'infrastructure sont liées à l'empreinte carbone des matériaux de construction, l'ACV présentée à la figure 1 fournit des informations précieuses sur l'incidence globale du projet. Il convient de noter que la consommation d'électricité pour la désorption thermique, bien que relativement élevée, n'est pas incluse dans l'évaluation.