Parkings souterrains. Partie 2 | Analyse du cycle de vie

Conception détaillée | Pays-Bas

L'analyse technique et économique de cette étude de cas a été réalisée par les ingénieurs-conseils néerlandais Witteveen & Bos pour ArcelorMittal en 2020. Les hypothèses de conception ont été déterminées pour un parking de voitures souterrain à deux niveaux sous le niveau du sol, dans des conditions de sol typiques de la région d'Amsterdam aux Pays-Bas. Les hypothèses de conception ont été les mêmes pour les quatre alternatives. D'un point de vue technique, de telles hypothèses simplifiées pour un sol peuvent être utilisées pour une étude de faisabilité ou pour une comparaison de différentes alternatives.

ArcelorMittal souligne le fait que Witteveen & Bos a réalisé une étude de cas objective et impartiale. L'analyse est une étude de cas purement hypothétique avec ses limites en termes de fiabilité des coûts et des techniques, puisque ces aspects peuvent être très dynamiques sur les marchés et dans différents sous-sols.

Cette étude de cas n'est pas une conception spécifique à un projet, par conséquent ni ArcelorMittal ni Witteveen & Bos ne peuvent être tenus responsables des choix effectués dans des projets spécifiques sur la base de la conception ou des conclusions du rapport préparé par Witteveen & Bos.

L'analyse du cycle de vie (ACV) a été réalisée en interne par le département R&D en 2020, et a fait l'objet d'un examen par les pairs en 2020 par l'organisme de recherche indépendant néerlandais TNO, agissant en tant qu'expert indépendant. Les évaluateurs ont conclu que le rapport d'ACV a été réalisé de manière professionnelle et impartiale, et que les conclusions sont exactes. Les paramètres clés ont été soumis à une analyse de sensibilité qui a confirmé le scénario de base ; la variation des paramètres n'a pas inversé les résultats ni les conclusions du scénario de base. 
 

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Les villes se sont considérablement développées, ce qui a entraîné une augmentation de la densité des constructions et une raréfaction de l'espace. Dans de nombreuses villes européennes, la mobilité repose encore principalement sur les voitures individuelles et les problèmes inhérents qui en découlent : embouteillages et rareté des places de stationnement. Les mentalités évoluent, mais actuellement, les parkings de voitures souterrains (PVS) semblent être la solution adoptée dans les zones urbaines densément peuplées.

Une première étude de marché réalisée par Royal Haskoning DHV, un bureau d'ingénieurs-conseils néerlandais, a comparé en 2018 plusieurs alternatives pour construire les rideaux de soutènement d'un PVS dans des conditions de sol typiquement néerlandaises. Leur conclusion est que, pour un PVS de 2 à 3 niveaux, un rideau permanent de palplanches acier est jusqu'à 50 % plus rentable que la deuxième meilleure solution de sa catégorie, un rideau de pieux sécants, et encore plus par rapport à d'autres solutions (cutter soil mix, paroi moulée). En outre, son temps d'exécution est également beaucoup plus rapide.

Plus tard en 2019, ArcelorMittal a engagé Witteveen & Bos (W+B), un autre bureau d'ingénieurs néerlandais, pour approfondir ce sujet et préparer une analyse plus détaillée de quatre alternatives pour la construction du rideau de soutènement d'un PVS standard. Les résultats de l'analyse technique et financière sont détaillés dans la première partie de cette brochure.

Cette deuxième partie traite de l'impact environnemental des différentes solutions, en se concentrant sur le potentiel de réchauffement global (PRG), qui peut être considéré dans ce cas comme l'équivalent de l'empreinte carbone. L'impact sur l'environnement est déterminé par une analyse du cycle de vie (ACV) basée sur le devis quantitatif préparé par Witteveen & Bos et réalisée par le département R&D d'ArcelorMittal. Il a été évalué par l'organisation de recherche néerlandaise TNO, agissant en tant qu'expert indépendant. L'objectif était de comparer le coût total du cycle de vie, y compris les charges ou les avantages de la phase de fin de vie, à savoir le démantèlement et le recyclage des éléments de construction. Aucune réutilisation n'a été envisagée.

 

DEP & ACV

Comparaison de l'impact environnemental de différentes solutions

 

Pour ce type d'application, une ACV est une méthode raisonnablement équitable et transparente pour comparer différentes solutions et différents fournisseurs. Bien que les normes ISO et EN ne l'exigent pas, une ACV est plus précise et plus réaliste lorsqu'elle utilise des déclarations environnementales de produits spécifiques (DEP) des producteurs plutôt que des données génériques provenant de bases de données. 

Le choix d'une solution doit tenir compte de plusieurs indicateurs clés, le principal étant le coût de la construction (y compris la conception). L'indicateur environnemental clé analysé dans ce cas est l'empreinte carbone ; son incidence pour le scénario de base est résumée dans le graphique ci-dessous pour un PVS rectangulaire d'environ 250 m x 30 m.

Cet indicateur peut être inclus dans un schéma permettant de choisir la solution la plus durable (l'offre économiquement la plus avantageuse), telle que la méthode de monétisation utilisée aux Pays-Bas, qui est basée sur de multiples indicateurs environnementaux. 

Dans cette étude de cas, la conclusion est que le rideau de palplanches acier EcoSheetPile™ a l'empreinte carbone la plus faible, la différence étant de 88 % par rapport à la paroi en soil-mix (cutter soil mix, CSM), et beaucoup plus par rapport à une paroi de pieux sécants et à une paroi moulée. Une analyse de sensibilité a montré que la modification de certains paramètres clés n'aurait pas d'incidence significative sur les écarts et n'inverserait en aucun cas le résultat.

 

EcoSheetPile™ Plus

Introduction

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Une étude de cas simple mais réaliste a été réalisée afin de permettre une comparaison solide entre un rideau de palplanches acier et d'autres solutions. L'étude de cas est basée sur la géométrie hypothétique d'un parking de voitures souterrain (PVS) de 250 mètres de long par 30 mètres de large, avec deux niveaux sous le niveau du sol, qui serait construit dans la ville d'Amsterdam aux Pays-Bas. 

Les structures de soutènement suivantes ont été analysées : 

  • rideau de soutènement en palplanches acier (SSP) ;
  • paroi en soil-mix (CSM), également connue sous le nom de mélange de sol profond dans d'autres pays ;
  • rideau de pieux sécants ;
  • paroi moulée (rideau D). 

La section transversale de la solution de palplanches acier est illustrée à la figure 1. La longueur des rideaux de soutènement varie légèrement selon l'alternative. Le système de butonnage et les autres éléments (dalles,...) sont assez similaires pour toutes les solutions, de sorte que, par simplification, Witteveen & Bos ont sélectionné les mêmes éléments pour les quatre méthodes de construction. Par conséquent, seuls les rideaux de soutènement diffèrent dans cette étude.

La mission du bureau d'études néerlandais Witteveen & Bos consistait à concevoir les quatre alternatives et à comparer le coût global de construction des rideaux, en tenant compte des aspects financiers liés à la rapidité d'exécution et au retour sur investissement (ROI), du scénario de fin de vie dans lequel la structure doit être démolie (dans la mesure du possible) et, le cas échéant, des avantages de la réutilisation ou du recyclage des éléments structuraux.

Les aspects techniques et financiers sont traités en détail dans la partie 1 de cette brochure. 

Le rideau de palplanches est conçu avec un profil standard AZ 20-800 de 14,0 m de long, en nuance d’acier S 355 GP. L'utilisation d'une nuance d'acier supérieure augmenterait la résistance du rideau et par conséquent la sécurité sur les contraintes de l'acier, mais ne réduirait pas la déflexion / déformation du rideau, qui est un paramètre clé dans ce cas. Profils

 

AZ®

La paroi en soil-mix (CSM) a une hauteur de 15,0 m, une épaisseur de 550 mm et est renforcée par des poutrelles en H en acier, tandis que le rideau de pieux sécants a une hauteur de 14,0 m, un diamètre de pieux de 630 mm et des poutres en H en acier utilisées comme renfort des pieux principaux. La paroi moulée a une hauteur de 14,0 m et une épaisseur de 800 mm. 

Il s'est avéré que dans les conditions et hypothèses choisies, le rideau de palplanches acier est la solution la plus rentable : environ 40 % plus économique que la paroi en soil-mix. La solution la plus coûteuse est de loin la paroi moulée, et le rideau de pieux sécants est légèrement plus cher que la paroi CSM. Malgré l'énorme différence de coût entre la paroi moulée et les autres solutions dans ce cas précis, l'ACV couvre les quatre alternatives pour vérifier si l'empreinte carbone peut compenser la faiblesse financière de l'une ou l'autre solution.

Analyse du cycle de vie des structures durables

 

Le devis quantitatif obtenu dans le cadre du projet de conception sert de base à l'analyse du cycle de vie. 

La structure la plus durable peut être déterminée de différentes manières. Plusieurs indicateurs environnementaux clés peuvent être utilisés pour comparer les solutions les plus durables, comme l'indicateur MKI (ICE en français) dans la méthode de monétisation néerlandaise. Toutefois, cette ACV se concentre sur le potentiel de réchauffement global (PRG), qui est le principal facteur influençant l'augmentation de la température sur notre planète. D'autres indicateurs environnementaux ont été analysés et montrent des tendances similaires à celles du PRG, à l'exception d'un indicateur. La méthode de monétisation utilisée aux Pays-Bas a été choisie pour cette analyse. 

L'ACV a été réalisée par le département de R&D d'ArcelorMittal en 2020, et a été examinée par des experts indépendants de l'organisme de recherche néerlandais TNO. Les évaluateurs concluent que le rapport d'ACV a été réalisé de manière professionnelle et impartiale et que les analyses sont correctes. 

La variabilité des paramètres clés peut influencer de manière significative certains résultats ; c'est pourquoi une analyse de sensibilité des paramètres clés a également été réalisée. Les scénarios alternatifs confirment que pour la plupart des paramètres, leur variation a une incidence limitée sur les résultats, mais n'a jamais inversé les conclusions du scénario de base.

Objectif, champ d'application et hypothèses

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Objectif de l'étude

 

L'étude a été réalisée pour être conforme aux normes ISO 14040 et ISO 14044. Les données sur les matériaux sont basées sur des DEP conformes à la norme EN 15804 et l'ACV globale de l'infrastructure, bien qu'en principe non applicable, s'inspire de la méthodologie EN 15978. 

L'objectif principal de l'étude est d'évaluer l'influence d'une solution structurelle sur les émissions de CO2-eq. en tenant compte du cycle de vie de la structure d'un parking de voitures souterrain. Elle propose une comparaison de quatre solutions alternatives par le biais de l'ACV.

Le coût total du cycle de vie est le principal indicateur ; par conséquent, après la durée de vie utile, la démolition, la récupération des éléments structurels, la réutilisation, le recyclage et la mise en décharge doivent être envisagés chaque fois que cela est techniquement possible. 

Le groupe cible du rapport comprend les investisseurs privés, les autorités publiques, les ingénieurs et les architectes qui peuvent ne pas être familiarisés avec la complexité d'une approche d'ACV. Le rapport a donc été rédigé à dessein sous une forme assez simple et claire. Les experts d'ArcelorMittal peuvent fournir plus de détails techniques sur les informations et les données de base.

 

Économie circulaire

Description de l'infrastructure et hypothèses

La conception de la structure a été réalisée conformément aux normes européennes et aux documents d'application nationaux spécifiques aux Pays-Bas. La conception géotechnique a été réalisée conformément à la norme EN 1997-1, approche de conception 1, les palplanches acier conformément à la norme EN 1993-5 et le rideau en béton conformément à la norme EN 1992-1. 

L'exécution du rideau sera réalisée avec du matériel standard. Le projet étant situé dans une zone urbaine, le bruit et les vibrations dus à l'exécution des rideaux doivent être pris en compte. Pour les palplanches acier, l'ingénieur concepteur a préféré un équipement de fonçage sans vibration (presse hydraulique), ce qui a eu une légère influence sur le choix du profil des palplanches. 

La durée de vie de la structure a été estimée à 100 ans, au cours desquels aucun travail d'entretien ou de réparation majeur ne serait nécessaire pour aucune des solutions structurelles, à l'exception du renouvellement après 50 ans de la peinture de protection contre l'incendie requise pour le rideau SSP et le rideau de pieux sécants. 

Le scénario de base suppose qu'après la durée de vie, le rideau de palplanches acier peut être entièrement récupéré, alors que pour les solutions de rideau en béton et la paroi en soil-mix, le démantèlement est actuellement techniquement presque impossible. Les principaux paramètres qui ont une influence sur l'impact environnemental après la phase d'installation sont la corrosion (perte d'épaisseur de l'acier), la protection contre la corrosion (revêtements), la carbonatation du béton, ainsi que les taux de réutilisation et de recyclage supposés en fin de vie.

 

Par conséquent, une analyse de sensibilité a pris en compte la variation de quelques paramètres, par exemple :

  • aucune déconstruction de structure ⇒ exclusion des modules C3 et D ;
  • perte d'épaisseur d'acier due à la corrosion ;
  • récupération et recyclage d'une partie du rideau en béton (au-dessus du niveau des dalles inférieures) ;
  • influence du choix du profil des palplanches ;
  • influence du produit de protection contre l'incendie. 

Pour la structure en acier, une épaisseur sacrificielle a été choisie, de sorte qu'aucun revêtement n'a été envisagé, à l'exception d'une couche de protection contre le feu appliquée par pulvérisation sur la face exposée. Selon la norme EN 1993-5, la perte d'acier varie en fonction de la zone exposée, mais aux Pays-Bas, il est habituel de se référer au CUR 166. La perte maximale supposée par face est de 0,012 mm/an dans la zone enterrée. 

L'utilisation de ciments à faible teneur en carbone n'a pas été analysée dans cette étude de cas car la méthode d'allocation pour ce produit était en discussion au niveau européen au moment où l'ACV a été rédigée. 

L'impact de la bentonite a été négligé en raison du manque d'informations fiables disponibles.

Indicateurs environnementaux

 

Les différents impacts environnementaux sont caractérisés conformément à la norme EN 15804 basée sur le CML 2001. Pour la déclaration environnementale des produits (DEP) de l'acier, « CML 2001 : April 2013 » a été appliqué, conformément à la norme EN 15804+A1 et à l'IBU PCR Part A. Pour la DEP du béton, le même cadre est appliqué. 

Pour les données non IBU, l'extraction de la base de données Gabi est effectuée avec la même méthode que celle de la norme EN 15804. Seule la date de la méthode CML 2001 pourrait varier, mais cela n'aurait qu'une faible influence sur les résultats. Cette étude peut donc être considérée comme une évaluation de l'empreinte carbone. Le PRG reste l'indicateur le plus pratique pour quantifier les émissions de CO2-eq. Cet indicateur est calculé selon la norme EN 15804 (23 flux) sur la base de la méthode CML 2001 : avril 2013 (235 flux) sur la base de la méthode IPCC 2007. Pour toutes les données relatives à l'acier, une allocation physique est appliquée aux scories conformément aux règles EUROFER.

Unité fonctionnelle

 

L'ACV couvre l'ensemble du parking de voitures souterrain (250 m x 30 m) et ses effets sur un horizon temporel de 100 ans, soit la durée de vie supposée de la structure.

Les différentes structures de soutènement répondent aux exigences d'un rideau de soutènement (charges horizontales du sol) et d'une fondation porteuse (charges verticales de la structure).

 

Méthodologie

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Données

 

La préférence a été donnée aux sources les plus pertinentes et les plus récentes. La base de données a été constituée à partir des éléments suivants 

  • Déclarations environnementales de produits (DEP), conformes à la norme EN 15804 et enregistrées dans l'IBU. Ces données sont publiques et examinées par des pairs ;
  • Gabi Database 2018 pour le transport ainsi que pour les processus sur les chantiers et en cours d'utilisation. 

La représentativité et la cohérence des données ont été vérifiées et, dans la mesure du possible, des DEP et des bases de données allemandes ou européennes ont été utilisées. Il convient de noter que certaines coupures inhérentes peuvent être effectuées dans les données, mais toutes les données figurant dans les DEP sont conformes aux normes européennes.

Les palplanches acier sélectionnées sont fabriquées dans l'usine d'ArcelorMittal à Belval, au Luxembourg. Les données relatives aux palplanches acier ont été extraites de la DEP EcoSheetPiles™ d'ArcelorMittal. Il convient de noter qu'étant donné qu'il s'agit d'une ACV réalisée pour un projet spécifique, les valeurs de la DEP ont été adaptées pour correspondre aux spécificités du projet. C'est pourquoi un outil Excel a été développé par le département R&D.

Les barres d'armature peuvent être livrées à partir de n'importe quelle usine en Europe, d'où la difficulté de choisir une usine spécifique. Dans ce cas, la meilleure option est de considérer une DEP et de calculer une distance moyenne entre les usines couvertes par la DEP et le chantier. 

L'acier de construction, tel que les poutrelles en H utilisées pour renforcer la paroi CSM et le rideau de pieux sécants, serait fabriqué dans l'une des usines du Luxembourg (Belval ou Differdange). Une DEP pour des poutres en acier fabriquées à Differdange a été sélectionnée.

On suppose que le béton est fabriqué dans une usine proche de la ville d'Amsterdam. Des DEP allemandes spécifiques pour le béton, avec et sans module D, ont été utilisées. L'utilisation d'une DEP néerlandaise peut introduire un biais car les DEP néerlandaises incluses dans la base de données néerlandaise officielle (Nationale Milieu Database, NMD) sont généralement élaborées avec un logiciel différent et basées sur un inventaire du cycle de vie différent (ecoinvent).

Transport

 

L'impact environnemental des modes de transport est tiré de la base de données Gabi de 2018. Il contient plusieurs catégories pour chaque mode de transport, par exemple un « camion articulé avec une charge utile maximale de 27 tonnes, mélange Euro 0-6 ». 

L'ACV prend en compte les hypothèses suivantes pour le transport 

  • des palplanches acier : 410 km par rail - de l'usine de Belval (LU) à Amsterdam (NL) ;
  • barres d'armature : 1 400 km par rail - distance moyenne entre les usines considérées dans la DEP et Amsterdam ;
  • poutrelles en H en acier : 410 km par rail - de l'usine de Belval ou Differdange (LU) à Amsterdam (NL) ;
  • béton : 10 km par camion - d'une centrale à béton proche du chantier à Amsterdam.

Pratiques de fin de vie

 

En règle générale, les palplanches acier sont récupérées après leur utilisation temporaire, respectivement après leur durée de vie. Dans la DEP EcoSheetPiles, les hypothèses retenues sont les suivantes : 25 % sont réutilisés, 74 % recyclés et 1 % mis en décharge. Cependant, dans le cas d'un PVS, il est assez rare de réutiliser des palplanches qui ont été utilisées dans un rideau permanent pendant 100 ans, c'est pourquoi le scénario de base considère que les palplanches seront extraites et recyclées après leur durée de vie. Le scénario de fin de vie le plus réaliste est 

  • 99 % de recyclage, 0 % de réutilisation et 1 % de mise en décharge.

La méthode utilisée pour adapter les valeurs de la DEP au scénario ci-dessus est expliquée en détail dans le rapport. 

Dans le scénario de base, les trois solutions en béton ne sont pas démolies à la fin de leur vie, mais un scénario supplémentaire traite de ce sujet.

Nomenclature

 

La nomenclature utilisée pour l'analyse est détaillée dans le rapport d'ACV (veuillez vous référer au rapport pour plus de détails). Elle comprend les éléments suivants :

  •  mobilisation et démobilisation de l'équipement,
  • travaux préliminaires, dégagement et exigences du chantier pour les solutions en béton,
  • quantité et spécifications des matériaux,
  • travaux de terrassement et installations temporaires,
  • travaux structurels,
  • élimination des matériaux (de construction). 

Comme le montre la figure 2, il existe une différence significative dans la masse totale des matériaux utilisés pour construire les rideaux de soutènement, qui varie d'un facteur d'environ 5 à près de 18. Bien qu'elle puisse avoir une influence significative sur les résultats, la masse n'est pas considérée comme un critère environnemental. Le critère consiste à multiplier chaque masse par la valeur d'un indicateur environnemental et à en faire la somme. 

Cependant, plus vous devez livrer de matériel sur le chantier, plus vous générez de trafic et, dans les zones urbaines, cela peut accroître la congestion du trafic et entraîner des embouteillages importants, ce qui a une incidence substantielle sur l'économie et le bien-être des personnes vivant dans la région. C'est pourquoi le choix d'éléments préfabriqués légers et compacts peut également s'avérer judicieux d'un point de vue environnemental.

Limite du système

Les impacts environnementaux sont calculés en tenant compte des phases suivantes :

  • production des matériaux, phases A1 - A3 ;
  • transport, phase A4 ;
  • construction, phase A5 ;
  • fin de vie, y compris démolition et traitement, phase C3 ;
  • avantages/charges au-delà des limites du système de produits, phase D. 

Les phases B ne sont pas incluses car elles sont supposées être négligeables dans cette application d'infrastructure, à l'exception de la phase B4 qui prend en compte le remplacement du revêtement de protection contre le feu après 50 ans. 

Notez que la phase A5 comprend la préparation du site de construction. Pour distinguer la « préparation du site » et l’ « installation du matériel », les deux parties ont été séparées en :

  • A5 préparation du site ;
  • A5 installation.

Toutefois, en raison du manque de données et d'informations fiables sur les méthodes d'exécution, seuls la fourniture de bentonite et la préparation du site (excavation) sont prises en compte pour A5. Aucun autre processus d'installation n'est envisagé, car il n'a pas été possible de fournir suffisamment de scénarios précis. Les éléments suivants n'ont donc pas été pris en compte dans le calcul de l'ACV : 

  • scénario de palplanches acier ;
    - consommation de diesel de l'équipement pour installer et retirer les palplanches.
  • scénario de béton ;
    - traitement de l'eau pour séparer la bentonite ; 
    - élimination de la bentonite séparée. 

Par conséquent, par souci de cohérence, les phases C1 et C2 ont également été exclues. 

Note : selon le calculateur de carbone DFI de l'EFFC et certaines études internes, la contribution des processus d'installation au potentiel de réchauffement global est estimée à environ 2 % pour une structure de palplanches acier et à 10 % pour une structure en béton.

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Monétisation

 

La monétisation est une approche communément et politiquement approuvée pour refléter la position des acteurs économiques face au réchauffement global et aux problèmes écologiques. Cette approche n'est pas conforme à la norme ISO 14040-44, mais elle est appliquée en Belgique et aux Pays-Bas. Ce processus méthodologique permet d'évaluer un équilibre juste et approprié entre les impacts environnementaux et les coûts. 

Par exemple, la valeur par défaut pour 1 tonne de CO2-eq. est fixée à 50 € aux Pays-Bas, et dans une fourchette en Belgique (jusqu'à 100 €). Ce facteur de pondération est utilisé pour multiplier la teneur en CO2-eq. calculée.

Aux Pays-Bas, la méthode aboutit à un indice global appelé MKI (ICE en français). Il prend en compte un total de 11 indicateurs environnementaux, dont certains ne sont pas requis dans les DEP européennes standard (par exemple, les indicateurs toxicologiques) et les facteurs de pondération pour chaque indicateur. En outre, la méthode subdivise les données environnementales pour l'ACV en trois catégories différentes. La première catégorie correspond à une DEP spécifique pour un produit spécifique (généralement d'un seul fabricant), tandis que la troisième correspond à des données génériques (valeurs moyennes provenant de bases de données ou de fabricants disponibles) et est pénalisée par un facteur de pondération supplémentaire afin de tenir compte de la moyenne et de la diffusion des données génériques.

Aux Pays-Bas, le facteur de pénalisation est de 30 %. Par conséquent, les fabricants qui souhaitent que leurs produits fassent partie des données de la catégorie 1 doivent élaborer une DEP spécifique pour les Pays-Bas. Les données de la catégorie 2 contiennent par exemple des DEP collectives, c'est-à-dire des données concernant un produit spécifique mais produit par plusieurs fabricants, ou une DEP couvrant plusieurs produits fabriqués par un seul fabricant. Il convient toutefois de noter que cette approche présente une faiblesse : dans certains cas, il peut être plus avantageux d'utiliser des données génériques (catégorie 3) qu'une DEP spécifique ayant un impact environnemental très élevé !

Résultats

L'ACV se concentre sur le potentiel de réchauffement global. Dans le scénario de base, le rideau de palplanches présente l'impact environnemental le plus faible. Par rapport à la deuxième solution la plus écologique, paroi en soil-mix (CSM), la différence de 88 % est assez élevée

La répartition en différentes phases est illustrée dans la figure 5. 

L'écart le plus important entre les deux solutions est observé dans les phases A1-A3, en faveur de la solution de palplanches acier EcoSheetPile

La charge du module D de la structure EcoSheetPile peut s'expliquer comme suit : la fabrication de l'acier dans un four à arc électrique nécessite plus de ferraille que les quantités de matériaux recyclés disponibles à la fin du cycle de vie. Si l'on utilise la méthodologie recommandée par la Worldsteel Association, cela conduit à une « valeur nette de la ferraille » négative et crée une charge, donc une émission positive de CO2-eq. 

En outre, la contribution des phases A1-A3 à l'ensemble du cycle de vie est supérieure à 70 % dans tous les cas (environ 70 % pour la solution des palplanches, environ 90 % pour les solutions en béton et le soil-mix). 

D'autres indicateurs ont été analysés : Potentiel d'acidification, Éléments potentiellement responsables de l'appauvrissement abiotique, etc. Veuillez vous référer au rapport pour plus de détails. La tendance est similaire au PRG pour les indicateurs supplémentaires, sauf pour le potentiel d'appauvrissement de la couche d'ozone , où l'impact environnemental de la solution acier est plus élevé, principalement en raison de la couche de peinture de protection contre le feu.

La comparaison des indicateurs montre une différence suffisante entre les quatre solutions pour justifier l'affirmation selon laquelle « l'impact environnemental des palplanches acier est inférieur à celui des autres solutions ». En effet, en supposant une incertitude de 5 % sur chaque donnée de l'étude, une différence d'au moins 10 % est essentielle pour démontrer une différence claire entre les solutions alternatives. Cette condition est observée pour les indicateurs analysés.

Analyse de sensibilité

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Bentonite et distance de transport pour le béton

 

Le volume d'eau utilisé pour créer la bentonite afin de soutenir les tranchées / trous temporaires de la paroi moulée et de la paroi de pieux sécants est pris en compte dans la phase A5 (installation). En raison du manque de données et d'informations, le traitement de l'eau sur le site après l'extraction de la bentonite n'a pas été pris en compte dans les calculs actuels. Les résultats ont été réévalués sans tenir compte des volumes d'eau, et conduisent à une réduction de l'écart entre les émissions de CO2-eq. de moins de 1 %.

Le module de transport A4 contribue à moins de 1 % de la valeur totale sur le périmètre considéré. Bien que la distance de livraison de 10 km pour le béton puisse être faible, doubler ou même tripler la distance n'aurait pas changé la conclusion entre les solutions en béton et la solution acier.

Scénario de fin de vie - excluant les modules C3 & D

 

L'évaluation de l'influence du scénario de fin de vie est réalisée en ignorant la déconstruction / démolition de la structure pour chaque alternative. Les limites du système sont donc modifiées en supprimant les phases C3 et D. Le fait est que pour les solutions en béton et la paroi en soil-mix, le scénario de base ne tenait déjà pas compte des modules C3 et D car ces structures ne seraient pas démolies. 

La figure 6 montre une augmentation de la différence entre la solution acier et les trois autres solutions, qui passe par exemple de 88 % à 144 % par rapport au rideau du soil-mix. Ceci est principalement dû au fait que pour les palplanches EcoSheetPile, le module D entraîne une charge, alors que pour les autres solutions, il était déjà ignoré.

Scénario de fin de vie - pertes dues à la corrosion

 

Une perte précise de masse d'acier due à la corrosion est difficilement prévisible car le phénomène de corrosion diffère selon la zone d'exposition et l'emplacement. Plusieurs effets au cours de la phase d'utilisation peuvent avoir une influence significative sur ce paramètre. Lorsque des mesures locales précises à long terme ne sont pas disponibles, il est habituel d'adopter les taux de corrosion proposés au chapitre 4 de la norme EN 1993-5. Toutefois, aux Pays-Bas, il est d'usage d'utiliser les valeurs recommandées dans le manuel CUR 166. Pour l'acier enfoui dans le sol, la perte de corrosion par face peut être estimée à 0,012 mm/an, ce qui conduit à une perte d'environ 137 tonnes d'acier sur une durée de vie de 100 ans (aucune corrosion ne se produit sur la surface protégée par la peinture).

Les taux de réutilisation et de recyclage des EcoSheetPiles DEP ont donc été adaptés à 0 % de réutilisation, 84,2 % de recyclage et, par conséquent, 15,8 % de mise en décharge. Ce scénario le plus défavorable pour le rideau de palplanches acier (rideau SSP) réduit l'écart de PRG entre le rideau de palplanches acier et les autres solutions, c'est-à-dire qu'il passe de +88 % (scénario de base) à +35 % (voir figure 7).

Scénario de fin de vie - déconstruction et recyclage de la paroi moulée et du rideau de pieux sécants

 

Ce scénario considère que la partie du rideau en béton et son armature au-dessus du niveau d'excavation (-10,5 m) seront démolis après la durée de vie utile, et que la partie complètement encastrée (3,5 m) sera laissée en place. Actuellement, ce scénario est techniquement improbable, mais il pourrait être imaginable à l'avenir. Il s'applique à la paroi moulée et au rideau de pieux sécants. La paroi en soil-mix ne peut pas être démolie puisqu'elle consiste à renforcer le sol existant ; bien qu'une technique d'extraction des poutres en acier d'armature puisse être développée à l'avenir, elle n'a pas été considérée comme une option dans cette étude. 

La prise en compte de la fin de vie et des modules de recyclage des DEP des solutions en béton réduit l'écart entre le rideau de palplanches et les structures en béton d'environ 5 % à 10 %, voir la figure 8.

 

Influence du profil de la palplanche acier

 

Ce scénario analyse l'influence du profil de la palplanche choisi sur les résultats. Actuellement, plusieurs profils équivalents de différentes séries de palplanches peuvent être utilisés pour la même structure de soutènement. Les profils plus larges de la gamme AZ-800 sont plus légers et peuvent généralement être installés plus rapidement, mais le choix doit également tenir compte des critères d'enfoncement, qui dépendent principalement de la nature du sol, de la longueur du pieu, etc. L'étude a comparé deux profils, l'AZ 20-800 et l'AZ 20-700 (choix original dans le rapport de Witteveen & Bos). Le tableau 1 ci-dessous présente la nomenclature des matériaux pour les deux profils. À noter que l'AZ 20-800 a une largeur de 800 mm contre 700 mm pour l'AZ 20-700, et une hauteur différente, ce qui entraîne une différence de longueur de soudure et de surface à traiter (et de masse).

L'écart entre le rideau de palplanches acier et les autres solutions se réduit de moins de 10 %, ce qui confirme la tendance globale du scénario de base.

Influence de la peinture de protection incendie

 

Ce scénario analyse l'influence de la peinture de protection incendie choisie sur les résultats. Le scénario de base utilise PROMASPRAY® P300, et FIBROFEU® est un revêtement pulvérisé avec une performance de protection contre le feu équivalente. Le revêtement par pulvérisation est également appliqué à la paroi en soil-mix, de sorte que leur incidence sur les deux solutions est assez similaire, voir la figure 10. 

L'écart entre le rideau de palplanches acier et les autres solutions en béton se réduit de 30 % à 40 %. Malgré l'empreinte carbone nettement plus élevée de ce produit alternatif, la tendance globale du scénario de base ne serait pas modifiée.

Influence des différents scénarios sur le PRG du rideau de palplanches

 

Cette section résume la variation du PRG du rideau de palplanches acier en fonction des hypothèses des différents scénarios. La figure 11 montre clairement que, pour le type de structure évalué, la perte d'épaisseur d'acier due à la corrosion a la plus grande influence. L'augmentation du PRG due à la corrosion s'élève à près de 40 %. 

Remarque : pour l'acier fabriqué par la voie secondaire (recyclage de ferraille d'acier dans un four à arc électrique), l'omission de l'étape au-delà de la fin de vie (module D) peut conduire à une réduction significative de son empreinte carbone (-23 % dans cette étude de cas) ! Il s'agit d'un inconvénient de certains modèles d'ACV.

Conclusions

 

L'analyse de sensibilité réalisée confirme la robustesse des modèles et des hypothèses retenues dans le scénario de base. Dans tous les cas, l'empreinte carbone (exprimée par le PRG) de la solution des palplanches acier est toujours inférieure. La différence varie selon l'alternative et dépend également du scénario. 

Par rapport aux rideaux de palplanches acier, la fourchette d'augmentation du PRG pour les scénarios extrêmes est indiquée dans le tableau 2.

Conclusions de l'ACV

Conclusions

 

L'objectif de cette analyse du cycle de vie (ACV) était de comparer l'impact environnemental de plusieurs alternatives pour l'exécution du rideau de soutènement d'un parking de voitures souterrain (PVS) dans une zone urbaine. La conception d'une étude de cas spécifique a été réalisée par le bureau d'études néerlandais Witteveen & Bos, en supposant que la structure serait construite dans la ville d'Amsterdam (NL). Bien que l'ACV se soit concentrée sur le potentiel de réchauffement global (PRG), d'autres indicateurs environnementaux ont été examinés et une analyse de sensibilité des paramètres clés a également été réalisée.

Les principales conclusions de cette ACV pour cette étude de cas spécifique sont que le parking de voitures souterrain réalisé avec un rideau de soutènement en palplanches d'acier a une empreinte carbone beaucoup plus faible (exprimée en émissions de CO2-eq.) que les alternatives équivalentes en béton (paroi moulée, paroi de pieux sécants) et un rideau en soil-mix (cutter soil mix). Dans le scénario de base, la différence minimale est de 88 % et varie pour les scénarios supplémentaires de +35 % à +325 %.

 

Par rapport aux solutions en béton (paroi moulée, paroi de pieux sécants) et à une paroi en soil-mix, l'empreinte carbone de la solution EcoSheetPile™ (SSP) est de loin inférieure. Dans le scénario de base, la différence minimale est de 88 %

Limites

 

Il est important de noter que, d'un point de vue technique, les quatre solutions de rideaux de soutènement sont équivalentes. Elles ont été conçues par Witteveen & Bos pour fonctionner à un niveau de sécurité similaire pendant toute leur durée de vie. 

Les résultats et les conclusions de cette analyse du cycle de vie (ACV) illustrent une étude de cas spécifique et ne peuvent être extrapolés à d'autres situations (c'est-à-dire nature du sol, pays,...) sans une analyse plus approfondie (pas de généralisation des conclusions). L'ACV est un instantané d'une combinaison spécifique d'espace et de temps, basé sur les DEP disponibles au moment de l'analyse. La technologie peut évoluer très rapidement. 

L'ACV se concentre sur l'indicateur environnemental Potentiel de Réchauffement Global (PRG), qui met en évidence les émissions de gaz à effet de serre des solutions, mais d'autres indicateurs pertinents et/ou aspects techniques peuvent conduire à des conclusions différentes sur la solution la plus respectueuse de l'environnement et la plus durable. 

Le site spécifique ou les conditions locales peuvent avoir une plus grande influence sur les résultats dans d'autres situations. En particulier, le transport vers des lieux plus éloignés peut augmenter la contribution du module A4, et bien que sa contribution au PRG total soit dans de nombreux cas assez faible, elle doit être vérifiée. Les conditions locales telles que la pénurie de sable, d'eau potable, de granulats, etc. pourraient créer une situation plus défavorable pour les structures utilisant de grandes quantités de béton, et pourraient conduire à une plus grande influence du module de transport par exemple.

Enfin, certains éléments (processus ou matériaux) n'ont pas été pris en compte dans l'ACV. Pour plus de détails, veuillez consulter la description des limites du système dans les chapitres précédents ou le rapport d'analyse du cycle de vie. Cette omission est essentiellement due au fait que les hypothèses seraient trop grossières, mais sur la base de l'expérience passée et de la littérature disponible, ces paramètres ne réduiraient pas de manière significative la différence de PRG entre les solutions acier et en béton et ne modifieraient pas les conclusions. 

Pour rappel, l'exécution des rideaux de soutènement n'a pas été prise en compte dans la phase A5 en raison d'un manque de données fiables. Par exemple, l'influence du fonçage de palplanches acier dépendra principalement de l'équipement de fonçage choisi. Une estimation approximative réalisée à l'aide d'un outil de calcul tiers a révélé une contribution au PRG de seulement 2 % pour les palplanches acier et de 10 % pour une paroi moulée. Cette contribution est assez faible, du même ordre que celle du module de transport A4, et ne modifie donc pas les conclusions.

Pause Play

Les DEP sont actuellement un outil qui, d'une certaine manière, permet une évaluation équitable et transparente de l'impact environnemental d'un produit ou d'un service spécifique. En tant que fabricant, nous pensons que si elle est utilisée correctement, une ACV basée sur des DEP évaluées par des pairs conformément à la norme EN 15804 est une excellente méthode pour comparer différents produits et/ou plusieurs alternatives. Les investisseurs peuvent sans aucun doute encourager les fabricants à améliorer leur compétitivité (c'est-à-dire la productivité, les nouvelles technologies de production) afin de réduire leur impact sur l'environnement en accordant une incitation financière aux solutions ayant le plus faible impact sur l'environnement pour chaque projet. Cette approche est déjà mise en œuvre dans certains pays européens pour les marchés publics.

Malheureusement, nous avons également remarqué que toutes les DEP n'ont pas été rédigées avec la qualité et l'évaluation équitable que l'on peut attendre d'un tel document, et pire encore, dans certains cas, elles peuvent être trompeuses. Les DEP doivent être élaborées par des experts en environnement qui sont également spécialisés dans l'industrie à laquelle la DEP s'applique, afin d'éviter les hypothèses erronées ou de passer à côté de certains processus clés.

Les DEP génériques sont un bon outil pour comparer les alternatives, comme dans cette étude de cas de PVS, une structure en acier par rapport à des structures en béton et à une structure en soil-mix, à un stade de faisabilité ou de conception par exemple. Mais lorsqu'il s'agit de comparer des alternatives au stade de l'appel d'offres, une DEP spécifique du fabricant du produit est la plus appropriée et devrait être exigée. Un produit qui a un impact important sur le résultat de l'ACV, mais qui n'est pas couvert par une DEP spécifique, doit être pénalisé, par exemple en utilisant un facteur de pondération sur ses indicateurs d'impact environnemental par rapport à une DEP spécifique d'un produit fabriqué selon le même processus, ou par rapport au produit le plus performant de sa catégorie.

Références

 

- Witteveen + Bos, « Underground Car Parks Design - Ref. 111629/20-002.313, » Deventer, 2020.
- ArcelorMittal Global R&D, LCA methodological report - Comparative study of Steel Sheet pile, Diaphragm wall, Secant Piles and Cutter Soil Mix walls in Underground Car Parks application, Luxembourg, 2020.
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- Stichting Bouwkwaliteit, Determination Method - Environmental performance - Buildings and civil engineering works, Rijswijk, 2019.
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- IBU - Institut Bauen und Umwelt e.V., PCR for Building-Related Products and Services. Partie A - Règles de calcul pour l'analyse du cycle de vie et exigences relatives au rapport de projet - v 1.7, Berlin, 2018.
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